Édito
Un volume de réservations au plus bas depuis 2010
Le démarrage de l’année 2024 sur les marchés immobiliers du neuf de la région Bretagne s’inscrit dans la continuité des difficultés enregistrées l’année précédente. Avec moins de 600 logements neufs réservés sur les trois premiers mois (-49%), l’activité est au plus bas depuis 2010 et la création de l’observatoire OREAL, le précédent « plancher » ayant été enregistré au début de l’année 2013. Les ventes réalisées auprès des investisseurs sont également au plus bas (-41%), et ne représentent plus que 39% des volumes réservés sur le trimestre. Côté propriétaires occupants, la tendance est également encore fortement orientée à la baisse (-53%), aussi bien sur le trimestre pour les accédants en libre (tva pleine) qu’en accession aidée (BRS et PSLA notamment). La baisse pour ces derniers reste toutefois à relativiser, au regard d’un premier trimestre 2023 qui avait enregistré de très bons résultats.
En parallèle, les mises en vente de nouveaux programmes souffrent également mais dans des proportions moindres, s’inscrivant dans la moyenne des premiers trimestres des trois derniers exercices, autour de 1.200 logements. Malgré les retraits d’opérations au plus haut (plus de 1.100 logements sur la région sur les 12 derniers mois), l’offre de logements disponibles à la vente continue de progresser et dépasse désormais les 6.600 logements au 31 mars 2024 sur la région, soit près de 28 mois d’écoulement théorique de l’offre (le double de la situation au 1er trimestre 2023).
Un fait significatif sur ce début d’année, qui s’inscrit également dans la logique observée sur les derniers mois de 2023 : les prix de vente enregistrent une nouvelle inflexion au 1er trimestre 2024 (-3% vs 1er trimestre 2023) à près de 4.580 €/m² (en collectif libre, parking compris) à l’échelle régionale, mais « décrochent » des prix moyens de l’offre qui stagnent, qui reste au-delà de 5.050 €/m².
Très peu de territoires échappent à la dynamique négative des réservations, à l’image de Rennes Métropole (-51% par rapport au 1er trimestre 2023), les agglomérations de Vannes (-55%), Saint Malo (-5%), Brest (-36%) ou Lorient (-59%). Les marchés plus modestes s’inscrivent dans des tendances similaires, à l’image des agglomérations de Vitré (-5%), Saint-Brieuc (-61%) ou Quimper (-77%). Quelques exceptions sortent du lot, à l’image des territoires de Liffré, Questembert ou Pays Bigouden Sud, tout en demeurant dans des volumes très modestes.
Les marchés immobiliers neufs bretons demeurent encore dans une dynamique négative en ce début d’année 2024, à l’image des marchés nationaux. Pour le 4èmetrimestre consécutif, les volumes de réservations sont inférieurs à 1.000 logements réservés sur la région, mais le moindre recul des mises en vente enregistré en ce début d’année laisse entrevoir des possibilités de reprise avec l’arrivée de nouveaux programmes, peut-être plus en phase avec les besoins actuels des ménages et de leur capacité d’achat. La légère baisse des taux d’emprunt qui s’est amorcé cet hiver pourrait également redonner un souffle nouveau à ces mêmes ménages.
Cécile CARLO
Présidente de l’observatoire OREAL